Comment connecter son PC Windows à un Raspberry Pi : guide complet et mise en pratique

Que vous soyez débutant curieux ou power-user en quête d’une configuration sans écran, relier un PC Windows à un Raspberry Pi reste l’une des opérations les plus fréquentes et les plus utiles. L’objectif : administrer votre nano-ordinateur à distance, saisir des commandes, transférer des fichiers, voire profiter d’un bureau graphique complet sans monopoliser clavier, souris et moniteur dédiés.

Dans cet article, nous parcourons chaque étape préparation de la carte micro-SD, récupération de l’adresse IP, ouverture d’une console SSH, prise de contrôle graphique en RDP/VNC ou via Raspberry Pi Connect, partage Samba et terminons par un rappel de bonnes pratiques de sécurité.

Vous bénéficierez ainsi d’une procédure robuste, actualisée en 2025, et immédiatement opérationnelle sur Raspberry Pi OS « Bookworm » 64 bits et Windows 10/11.

Préparer le Raspberry Pi pour une connexion « headless »

Tout commence par le flashage de la carte micro-SD. Depuis mars 2024, Raspberry Pi Imager intègre un menu d’options avancées dissimulé derrière la combinaison Ctrl + Shift + X.

Dans cette fenêtre, un clic suffit à activer le serveur SSH avant même le premier démarrage ; vous pouvez également définir le nom d’hôte, le fuseau horaire, les identifiants Wi-Fi et surtout remplacer l’utilisateur « pi » historique par un compte personnel doté de son propre mot de passe. Cette automatisation évite de brancher un écran pour un simple paramétrage initial.

Une fois l’image écrite, insérez la carte dans le Raspberry Pi, raccordez-le au réseau (Ethernet si possible pour une détection immédiate) et alimentez-le.
Sous Windows, ouvrez Windows Terminal ou PowerShell et exécutez arp -a : la table ARP affiche alors la liste des équipements récemment vus sur le réseau et permet d’identifier l’adresse IP du Pi grâce à son nom d’hôte.

Si plusieurs cartes apparaissent, un utilitaire tel qu’Advanced IP Scanner ou l’application mobile Fing peut lever le doute. Une méthode alternative consiste à consulter l’interface d’administration de votre box pour retrouver l’adresse attribuée par DHCP.

Ouverture d’un shell sécurisé avec SSH

Depuis Windows 11, le client SSH est natif ; il suffit donc de taper ssh utilisateur@adresse_ip_du_pi dans le terminal, d’accepter la clé d’hôte et de saisir le mot de passe pour se retrouver instantanément dans le shell du Raspberry Pi.

Pour un usage fréquent, l’authentification par clé améliore à la fois la sécurité et le confort : la commande ssh-keygen -t ed25519 génère la paire de clés, tandis que ssh-copy-id déjà présente sur Raspberry Pi OS installe la clé publique côté serveur.

Cette approche élimine la saisie répétitive du mot de passe et bloque les tentatives par force brute ; elle est d’ailleurs recommandée par la documentation officielle.

Les utilisateurs de Windows 10 ou ceux qui privilégient une interface graphique pourront se tourner vers PuTTY. Le principe reste identique : renseignez l’adresse IP, conservez le port 22, choisissez le type de connexion SSH, puis importez votre clé privée si besoin. Si vous rencontrez des difficultés avec votre PC, n’hésitez pas à consulter le site spécialisé Azertytech.com pour vous aider.

PuTTY demeure un classique, notamment pour ses réglages fins de tunnels et de port-forwarding, utiles lorsqu’on souhaite ouvrir des services internes comme Grafana ou Nextcloud sans exposer ces ports directement.

Contrôle graphique : RDP, VNC et Raspberry Pi Connect

Accéder au bureau complet du Raspberry via Windows est possible dès que le serveur X RDP ou VNC est actif. Le paquet xrdp, disponible dans les dépôts officiels depuis plusieurs années, s’installe par sudo apt install xrdp.

Une fois lancé, il suffit de démarrer l’application Connexion Bureau à distance (mstsc.exe) sous Windows, de taper l’adresse IP du Pi, puis les identifiants créés lors du flashage.

Les performances sont correctes sur Ethernet, mais certains utilisateurs rapportent un écran noir avec Wayland ; en cas de souci, repassez en session X11 ou désactivez la composition matérielle.

Pour une compatibilité maximale, RealVNC Server demeure la référence.

Activable en une ligne de commande ou via le menu raspi-config â–¶ Interfaces â–¶ VNC, il autorise la connexion depuis VNC Viewer sur Windows.

La licence Lite reste gratuite jusqu’à trois appareils, avec chiffrement de bout en bout activé par défaut.
VNC s’avère moins sensible au type de session graphique, ce qui le rend pratique sur les modèles d’entrée de gamme ou dans les installations multimédia basées sur Kodi.

Depuis mai 2025, la Fondation Raspberry Pi propose enfin sa propre solution propriétaire, Raspberry Pi Connect.
Sorti de bêta en version 2.5, l’outil combine un tunnel chiffré et un frontal web : après sudo apt update && sudo apt install raspberrypi-connect, créez un identifiant sur connect.raspberrypi.com puis associez votre machine à votre compte.

Un simple navigateur suffit ensuite pour ouvrir une session graphique ou un shell, même hors réseau local ; la bande passante est optimisée grâce au codec AV1 basse latence.

Partage de fichiers entre Windows et Raspberry Pi

Pour échanger des documents ou déployer du code, plusieurs méthodes coexistent. Le protocole SFTP, inclus dans SSH, reste le plus simple ; il suffit d’ouvrir FileZilla ou WinSCP, d’indiquer l’adresse IP, le port 22 et vos identifiants pour glisser-déposer n’importe quel répertoire. Toutefois, lorsque l’on souhaite exposer un dossier à tous les PC Windows du réseau, le service Samba s’impose.

L’installation passe par un sudo apt install samba, suivi d’une courte configuration du fichier /etc/samba/smb.conf.

On définit un partage appelé, par exemple, [public], en précisant le chemin et les droits. Un redémarrage du service puis la commande sudo smbpasswd -a utilisateur activent le compte.

Le dossier apparaît alors dans l’Explorateur via l’URI adresse_ip_du_pipublic, exactement comme n’importe quel partage Windows.

Recommandations de sécurité et maintenance

Connecter son Raspberry Pi à distance ouvre évidemment la porte à d’éventuelles attaques réseau. Commencez par désactiver l’ancien compte « pi » s’il n’est plus utilisé ; un simple sudo userdel -r pi suffit.

Imposer l’authentification par clé SSH renforce la barrière dès la couche transport, tandis que l’activation de Fail2ban bannit automatiquement les adresses IP multipliant les tentatives.

Si vous exposez RDP ou VNC sur Internet, privilégiez un tunnel VPN ; à défaut, changez le port par défaut dans /etc/xrdp/xrdp.ini ou /etc/vnc/config.d/common.custom et limitez l’autorisation pare-feu à des adresses précises.

Enfin, maintenez votre système à jour via la séquence sudo apt update && sudo apt full-upgrade au moins une fois par mois pour profiter des derniers correctifs kernel et OpenSSL.

Pourquoi ce tandem Windows + Raspberry Pi est idéal pour l’expérimentation

Au-delà des aspects pratiques, contrôler son Pi depuis Windows libère un ordinateur de bureau ou un écran HDMI ; la consommation électrique est réduite et il devient possible de multiplier les projets : station météo Grafana, passerelle Home Assistant, nœud WireGuard ou même serveur Jellyfin.

Grâce aux interfaces décrites ci-dessus, vous compilez vos programmes sur VS Code Windows, les poussez en SFTP, testez graphiquement via RDP/VNC, puis enclenchez une surveillance Prometheus, le tout sans bouger de votre chaise.

Et si votre réseau se complexifie, il suffit de déployer un second Pi, de répéter la procédure d’activation SSH depuis Raspberry Pi Imager, et de le piloter en quelques minutes.

Conclusion

De l’activation SSH en un clic à la prise de contrôle graphique depuis un simple navigateur, Windows et Raspberry Pi offrent un écosystème à la fois riche et cohérent pour l’administration à distance. En suivant pas à pas les techniques détaillées ci-dessus, vous disposerez d’une plateforme stable, sécurisée et extensible, prête à accueillir vos futures expérimentations IoT, DevOps ou multimédia. Pour compléter votre installation  : câble Ethernet Cat 6, carte micro-SD endurance ou boîtier actif à refroidissement intégré.

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