En tant que passionné de jeux vidéo et admirateur de l’art, j’ai toujours été fasciné par la manière dont ces deux mondes peuvent se rencontrer. Quand j’ai entendu parler de Hirogami, un jeu qui promettait de fusionner le gameplay de plateforme avec l’esthétique délicate de l’origami japonais, ma curiosité a été piquée. Le concept est novateur et plein de promesses, créant un univers visuel d’une beauté fragile. J’ai donc plongé tête première dans le monde de Papyrunia pour voir si cette aventure en papier tenait ses promesses. Ma mission était claire : découvrir si Hirogami est une simple œuvre d’art visuel ou s’il offre une expérience de jeu aussi profonde et enrichissante que son inspiration. Après plusieurs heures passées à plier, sauter et combattre, je suis prêt à partager mes impressions détaillées.
Un voyage visuel enchanteur
Dès les premières secondes, Hirogami m’a happé. L’univers est une véritable ode à l’origami. Tout, des personnages aux décors, en passant par les ennemis et les objets, semble avoir été minutieusement plié à la main. Les textures imitent à la perfection le papier, avec des plis apparents et des bords qui semblent découpés aux ciseaux. Les animations des personnages, en particulier celles de notre héros, Hiro, sont volontairement saccadées, comme si un artiste les animait image par image. C’est un choix esthétique fort qui renforce l’idée d’un monde vivant fait de papier.
Le monde de Papyrunia est divisé en plusieurs biomes, chacun avec sa propre palette de couleurs et son ambiance. Des forêts luxuriantes aux montagnes enneigées, chaque niveau est un tableau en soi. L’éclairage et les effets de particules ajoutent à la magie, avec des poussières d’or flottant dans l’air ou des rivières scintillantes. Visuellement, le jeu est une réussite incontestable et une des principales raisons pour lesquelles j’ai continué d’explorer. Il y a une certaine poésie qui émane de chaque recoin de ce monde, une douceur que l’on ne retrouve pas souvent dans les jeux d’action.
L’art du pliage, le cœur du gameplay
Le concept central de Hirogami repose sur la capacité de notre héros à se transformer en diverses formes d’origami animal. C’est une mécanique de jeu intelligente qui se marie parfaitement avec l’univers. Chaque forme possède des capacités uniques et indispensables pour progresser.
- Le tatou: Pourfendeur d’obstacles. En se transformant en tatou, Hiro peut se rouler en boule et foncer à travers les caisses en carton ou sur des pentes raides. C’est une forme parfaite pour la destruction et la vitesse.
- La grenouille: Sauteuse et glisseuse. La grenouille permet des sauts plus hauts et plus longs. C’est idéal pour atteindre des plateformes éloignées ou pour traverser des précipices. Elle peut également cracher des projectiles pour interagir avec l’environnement ou les ennemis.
- Le singe: L’acrobate. Le singe est excellent pour le combat au corps à corps et peut se balancer sur des lianes. C’est la forme la plus agile et la plus forte pour affronter les ennemis.
- La feuille: Le planeur. En se dépliant complètement, Hiro devient une simple feuille de papier, capable de planer sur de longues distances et de se faufiler à travers de petites ouvertures.
J’ai trouvé que la fluidité du passage d’une forme à l’autre est très satisfaisante. Le jeu nous encourage à combiner ces capacités de manière créative pour résoudre des énigmes et surmonter des obstacles. Parfois, choisir la bonne transformation au bon moment demande presque le même type de réflexion stratégique qu’un joueur utilisant un calculateur de probabilité poker, où il faut anticiper plusieurs coups à l’avance pour maximiser ses chances de succès.
La délicatesse et la frustration, une ligne mince
Malheureusement, sous cette surface magnifique se cachent quelques plis indésirables. Le plus grand défi de Hirogami ne vient pas des ennemis ou des énigmes, mais plutôt de sa caméra et de son système de combat. La caméra est fixe dans de nombreux niveaux, ne nous permettant que de la déplacer très légèrement. Cela a causé plusieurs morts frustrantes, car il est souvent difficile d’évaluer la profondeur et la distance des plateformes. J’ai raté des sauts et je suis tombé dans des trous à de multiples reprises, non pas par manque de compétence, mais parce que la perspective m’a trompé.
Le combat, bien que simple au départ, devient rapidement répétitif. On affronte principalement des créatures numériques appelées les “Blight”, et après les avoir vaincus une centaine de fois, la nouveauté disparaît. Les boss, bien qu’ils offrent une bouffée d’air frais, sont généralement trop faciles. Le jeu semble avoir mis l’accent sur le platforming et la résolution d’énigmes, au détriment de l’aspect action. La difficulté du jeu augmente, mais de manière inégale. Les moments les plus frustrants ne sont pas les défis de plateforme complexes, mais les problèmes techniques du jeu lui-même.
Ceci étant dit, il est important de noter que le jeu a de nombreuses qualités. Le scénario, bien que simple, est attachant. Hiro est un héros réticent, chargé de sauver son monde d’une corruption numérique, un concept intéressant qui crée un contraste saisissant avec l’esthétique organique du jeu. Les dialogues avec les personnages du village sont souvent pleins d’humour et de charme.
Un contenu solide, mais sans grande surprise
Le jeu offre une bonne durée de vie, avec environ 4 à 6 heures pour terminer l’histoire principale. Mais la rejouabilité est assurée par des défis cachés dans chaque niveau.
Niveau |
Objectifs secondaires |
Récompenses |
Le Sanctuaire du Printemps |
Terminer en moins de 3 minutes, Ne pas prendre de dégâts, Trouver les 3 reliques cachées |
Cranes d’or, Morceaux d’amulette |
La Forêt Murmurante |
Éliminer tous les ennemis, Utiliser seulement la forme du singe, Collecter les 5 morceaux de carte |
Cranes d’or, Schémas d’ornement |
Le Pic du Sommet |
Ne pas sauter plus de 10 fois, Terminer sans utiliser de compétence spéciale |
Cranes d’or, Morceaux de relique |
Ces défis donnent un excellent prétexte pour revisiter les niveaux avec de nouvelles capacités débloquées. J’ai particulièrement apprécié les segments de vol où Hiro se transforme en avion en papier et plane à travers des canyons, c’était une pause bienvenue du platforming classique et ça m’a donné un sentiment de liberté.
Le jeu est également parsemé de secrets et de collectibles, qui permettent de débloquer de nouveaux ornements pour Hiro, des illustrations ou des morceaux de la bande sonore. C’est une bonne manière de récompenser l’exploration et de pousser le joueur à aller au-delà du chemin tracé.
Mes dernières réflexions
En fin de compte, ma critique de Hirogami est mitigée, mais penchée vers le positif. C’est un jeu qui excelle dans son concept et son exécution visuelle. Le monde d’origami est absolument magnifique et m’a charmé du début à la fin. Les mécaniques de transformation en animaux sont intelligentes et offrent un gameplay intéressant. Cependant, je ne peux pas ignorer les problèmes liés à la caméra et à la répétitivité du combat. Ce sont des aspects qui peuvent devenir frustrants pour certains joueurs, en particulier pour ceux qui cherchent une expérience de plateforme parfaite.
Hirogami est un bon exemple d’un jeu indépendant avec une âme. Il a ses défauts, mais ses qualités l’emportent. Si vous êtes un amateur d’esthétique unique, de jeux de plateforme axés sur la résolution d’énigmes et que vous pouvez pardonner quelques maladresses techniques, je vous encourage vivement à y jeter un coup d’œil. Ne vous attendez pas à un chef-d’œuvre du genre, mais plutôt à une expérience charmante et mémorable. Prenez le temps de vous perdre dans ce monde de papier, de plier, de sauter et de découvrir ses secrets. Vous ne le regretterez pas.